National Statement: Algeria (French)

SOMMET SUR LA SECURITE NUCLEAIRE

Washington D.C., Etats-Unis d’Amérique

31 mars-1er avril 2016

ALGERIE

INTERVENTION DE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE

1er avril 2016

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d'abord exprimer, au nom de la délégation algérienne, ma gratitude au Président des Etats-Unis, M. Barack Obama, pour son initiative d’organiser le Sommet auquel nous prenons part aujourd’hui pour mesurer les progrès accomplis dans le renforcement de la sécurité nucléaire depuis le premier Sommet tenu, ici à Washington, en 2010.

Notre réunion, qui regroupe plus de cinquante Etats issus de toutes les régions du monde, autant que les résultats de nos différentes rencontres depuis 2010 sur cette question d’importance majeure, nous offrent l’opportunité de prendre la mesure du risque potentiel lié à l’émergence de nouvelles menaces mettant en cause les matières et sources radioactives avec toutes les conséquences radiologiques pour les populations, les biens et l’environnement. D’où l’impérieuse nécessité de leur prise en charge, de manière adéquate, tant au plan national que dans le cadre d’une coopération multilatérale renforcée.

Les efforts déployés par la communauté internationale pour le renforcement de la sécurité nucléaire depuis le Sommet de Washington 2010, ont permis de converger vers une vision globale de nos Etats qui aspirent à partager des objectifs communs en matière de désarmement nucléaire, de non-prolifération et d’utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.

Cette évolution n’a été possible que grâce à la mise en oeuvre d’actions concrètes et durables par nos Etats, conformément à leurs obligations respectives, tant au plan national que régional et international.

Dans ce contexte, je saisis l’occasion qui m’est donnée aujourd’hui pour saluer l’action de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique en matière de promotion de la sécurité nucléaire sur le plan international et dont il faut soutenir les efforts, tant son expertise et expérience demeurent, à tous points de vue, essentielles dans le renforcement continu du cadre international de sécurité nucléaire, comme rappelé dans les communiqués respectifs des Sommets de Washington, Séoul et La Haye.

Je voudrais, aussi, souligner l'apport de l'AIEA en matière de prise en charge de la sécurité nucléaire sur le plan international, notamment en ce qui concerne l’élaboration des normes et de la documentation technique y afférente.

Monsieur le Président,

L’Algérie, qui a ratifié la Convention sur la Protection Physique des Matières Nucléaires ainsi que son amendement et la Convention Internationale pour la répression des actes de terrorisme Nucléaire, saisit cette occasion pour réitérer toute l’importance que revêt l’adhésion universelle à l’ensemble des instruments juridiques internationaux qui régissent la sécurité nucléaire.

Outre ces deux instruments qui ont un impact direct sur le renforcement de l’architecture mondiale de la sécurité nucléaire, l’Algérie a souscrit au Code de Conduite de l’AIEA sur la Sûreté et la Sécurité des sources radioactives dont les dispositions sont mises en application depuis plus d’une décennie.

Dans ce contexte et en conformité avec ses engagements en faveur de la paix et de la sécurité internationales, l’Algérie a adhéré également aux instruments juridiques internationaux connexes, notamment les Conventions des Nations Unies sur la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, la corruption et le blanchiment d’argent.

L’Algérie, qui accorde une importance particulière aux questions de désarmement, de non-prolifération et de sécurité internationale, a procédé, le 21 mars de cette année, à la signature de l’engagement relatif à l’impact humanitaire des armes nucléaires, confirmant ainsi son soutien aux efforts internationaux en matière de promotion de la paix et de la sécurité internationales.

Monsieur le Président,

Sur le plan interne, mon pays a substantiellement renforcé son cadre législatif et réglementaire par l’amendement du code pénal criminalisant davantage l'utilisation malveillante de matières radioactives et les actes de terrorisme nucléaire. La réglementation régissant la protection physique des installations nucléaires, matières nucléaires et autres sources radioactives est régulièrement revue et révisée, en conformité avec les prescriptions en la matière.

Par ailleurs, le régime des importations, de détention et des exportations des sources radioactives a été renforcé par la mise en place d’un contrôle rigoureux aux frontières, en coordination étroite avec les Institutions nationales concernées.

Toutes ces actions contribuent au renforcement de la mise en oeuvre des dispositions de la résolution 1540 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Monsieur le Président,

L’Algérie accorde, également, un intérêt particulier au développement des ressources humaines, notamment pour la formation et la sensibilisation des personnels relevant des Institutions et Organismes dont les missions sont en rapport avec la sécurité nucléaire.

A cet effet, nous avons mis en place un Centre de formation et d’appui à la sécurité nucléaire qui permet de répondre aux défis posés par la problématique de la sécurité nucléaire et de valoriser nos capacités nationales pour le maintien d'un régime de sécurité nucléaire inspiré des principes fondamentaux y relatifs.

Ce Centre de formation a une vocation régionale qui lui permet de contribuer, de manière effective, au renforcement du réseau international des centres d’appui à la sécurité nucléaire pour le partage des informations et des connaissances.

L'Algérie participe activement à la mise en oeuvre du programme de sécurité nucléaire de l'AIEA qui s’inscrit dans le cadre des différents plans adoptés sous son égide. Elle coopère également avec INTERPOL.

Mon pays a également marqué son adhésion à la mise en oeuvre des fondamentaux de la sécurité nucléaire en initiant un Plan Intégré d’Appui à la Sécurité Nucléaire (INSSP) en collaboration avec l’AIEA. A cet effet, un Comité de Sécurité Nucléaire a été mis en place, en vue de définir l’architecture de sécurité nucléaire nationale ainsi que les mécanismes de coordination inter-institutionnels prévus à cet égard.

Monsieur le Président

Conscient de l’importance des enjeux dans ce domaine, mon pays oeuvre également à l’avènement d’une architecture de sécurité nucléaire globale et durable. A ce titre, nous estimons qu’il est nécessaire d'encourager et de promouvoir une coopération internationale efficace pour améliorer constamment la sûreté et la sécurité nucléaires, en favorisant les échanges en matière d'information, d'expertise et de technologie.

L’initiative du Président Obama a favorisé l’inscription de la problématique de la sécurité nucléaire au premier plan de l’agenda international. Elle a ouvert la voie à une action globale pour l’amélioration de la coopération internationale en la matière. C’est, de toute évidence, le lieu de s’en réjouir et l’Histoire vous retiendra cela.

Je souhaite plein succès à nos travaux et vous remercie de votre attention.